Préface
En 2008, le Ministère de la Santé publique avait élaboré avec le concours de ses partenaires le protocole national de Prise en Charge Communautaire de la Malnutrition Aiguë ( PCCMA en sigle). Cet outil de travail avait permis aux prestataires sur terrain d’accroître l’offre de service de qualité auprès des bénéficiaires. La PCCMA a permis d’atteindre pour la première fois une couverture de plus au moins 10 %. Malgré cette performance, la situation nutritionnelle ne cesse de se détériorer et la malnutrition continue à demeurer un problème de santé publique important dans notre pays, tel que le témoigne les résultats des enquêtes EDS 2007 (MAG 13 %), MICS 4 2010 (MAG 11 %).
Toutes les provinces sont frappées avec des prévalences dépassant le seuil d’intervention (MAG > 10%) avec des disparités au niveau des zones de santé. Depuis 2009, le PRONANUT organise en collaboration avec UNICEF et PAM des enquêtes territoriales pour élaborer la cartographie de la malnutrition. Les résultats ont révélé des disparités cachées par des moyennes provinciales. Certains territoires ont des prévalences allant au-delà de seuil d’urgence (Lomela 16 %, Kambove 17%…).
Pour faire face à ce fléau qui ne cesse de nous défier au regard des conditions socio-économiques difficiles, le Ministère de la santé Publique avec l’appui de ses partenaires viennent de lancer ce jour le nouveau protocole national de Prise en Charge Intégrée de la Malnutrition Aiguë, (PCIMA en sigle). Ce document a pris en compte les récentes découvertes en nutrition et les dernières recommandations de l’OMS sur les courbes de croissance. La PCIMA s’aligne dans le PNDS en respectant les principes directeurs de mise en oeuvre des activités basées sur l’intégration, la continuité, la globalité des soins centrés sur l’homme, la progressivité dans le développement des structures de prise en charge et l’amélioration de la couverture. La mise en oeuvre de PCIMA sera effectuée par les trois niveaux du système national de santé, selon les attributions de chacun d’eux, et de manière conjointe avec l’ensemble de parties prenantes y compris la communauté. Le recadrage de la PCIMA permettra ainsi à la République Démocratique du Congo de contribuer à l’atteinte des Objectifs de Millénaire pour le Développement dont les échéances se pointent déjà à l’horizon. Les directives édictées pour la prise en charge correcte de la malnutrition couplée à la prévention sont l’un des atouts de PCIMA, afin de lutter globalement contre cet ennemi qui ronge et ruine la qualité de vie de la population congolaise. La lutte intégrée contre la malnutrition reste un défi à relever que le Ministère de la Santé Publique a inscrit dans le PNDS 2011-2015 et le PAO de chaque année pour permettre au pays de disposer des personnes valides, aptes et capables pour la reconstruction nationale.
Par conséquent, j’invite le Programme National de Nutrition (PRONANUT), les divisions provinciales de santé et tous les partenaires de nutrition à s’aligner sur la PCIMA et d’en assurer sa plus large diffusion pour sa mise en oeuvre effective suivant un plan concerté avec toutes les parties engagées. Etant donné que nous n’avons pas droit à l’échec, nous avons au contraire le devoir sacré de nous unir en conjuguant nos efforts, afin d’améliorer la situation nutritionnelle de ces milliers des vulnérables dont le salut est tributaire de la qualité de service que nous leur offrirons.