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Democratic Republic of the Congo: République Démocratique du Congo: Evaluation approfondie de la sécurité alimentaire dans les provinces du Haut-Katanga, Lualaba, Haut-Lomani et du Tanganyka - août 2016

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Source: Government of the Democratic Republic of the Congo, World Food Programme, Food and Agriculture Organization of the United Nations, Food Security Cluster
Country: Democratic Republic of the Congo

I. Résumé exécutif

L’enquête révèle qu’environ deux million de personnes sont sévèrement affectées par l’insécurité alimentaire dans l’ensemble des territoires enquêtés ; soit 20 pourcent de la population totale. La situation alimentaire est particulièrement préoccupante dans les territoires de Mitwaba (89 pourcent), Nyzuzu (87 pourcent) et Kalemie (81 pourcent) où les prévalences de l’insécurité alimentaire sont parmi les plus élevées. L’insécurité alimentaire sévère est prédominante à Mitwaba (33 pourcent), Kabalo (30 pourcent) et Nyuzu (29 pourcent).

Les facteurs associés à l’insécurité alimentaire sont multiples. D’abord, les ménages subissent plusieurs chocs qui affectent leurs moyens d’existence. L’enquête révèle que 43 pourcent des ménages ont subis au moins un choc au cours des six derniers mois. La maladie grave d’au moins un des membres du ménage et le décès d’un actif sont les deux principaux chocs subis par les ménages ; indiquant une morbidité élevée chez la population enquêtée. Associée aux déplacements forcés, la morbidité réduit les opportunités de travail, l’accès aux facteurs de production et le capital humain.
Par conséquent, les ménages en insécurité alimentaire recourent à des sources de revenu peu fiables et durables. En effet, les travailleurs occasionnels et les personnes qui vivent des dons sont les plus affectés par l’insécurité alimentaires ; les personnes déplacées sont caractéristiques de ces groupes. Disposant de sources de revenu précaires, les personnes en insécurité alimentaire vont recourir des stratégies de survie qui compromettent leurs moyens d’existence actuels et futurs.

Face à la morbidité élevée, les ménages recourent de manière graduelle à des stratégies de survie de plus en plus sévères. Ils commencent par les stratégies alimentaires, notamment la réduction de la quantité et du nombre des repas et l’emprunt de nourriture. Lorsque qu’ils ont épuisé ces stratégies à court terme axées sur l’accès à la nourriture, les ménages recourent à des stratégies plus dégradantes et sévères, notamment le retrait des enfants de l’école, la réduction des soins de santé (malgré la morbidité élevée) et la vente de biens productifs et non productifs. Ces dernières stratégies compromettent durablement la capacité de résilience des ménages qui resteront vulnérables à tout choc exogène.

La sévérité des chocs est mesurée par l’indice de stratégie de survie. Sa valeur moyenne est de 8.8, soit une baisse de 4 points par rapport à la moyenne de 2012-2014. En dépit de cette tendance générale à la baisse, la valeur de l’indice de stratégie de survie a gagné 7 points à Moba, 5,7 points à Mitwaba et 5,1 points à Pweto par rapport à décembre 2015 ; indiquant des difficultés croissantes d’accès à la nourriture pour les ménages de ces territoires. Toutes les catégories de ménages sont affectées par les principaux chocs. En effet, l’indice de stratégie moyen est de 8.7 pour les résidents contre respectivement 22,6 pour les déplacés en famille d’accueil ; indiquant une situation alimentaire plus dégradée chez cette dernière catégorie de ménage. De même, l’indice moyen de stratégie est de 8.6 pour les ménages qui vivent principalement la vente des produits agricoles contre 17.8 et 12.9 respectivement pour ceux qui vivent du travail journalier agricole et des dons ; confirmant une situation alimentaire plus dégradée chez les ménages qui utilisent des sources de revenu non fiables et non durables.

L’endettement est une stratégie couramment utilisée par les ménages enquêtés. 48 pourcent des ménages déclarent avoir contracté une dette au cours des trois derniers mois ; la situation alimentaire de ces ménages restera fragile dans la mesure où le remboursement de la dette se fera en contractant une autre dette ou en vendant une part importante de la production agricole. Cette dernière étant en baisse au cours des dernières années, le niveau des stocks alimentaires est faible ; accentuant le déficit alimentaire chez les ménages. Actuellement, les stocks de maïs issus de la production propre des ménages ne couvrent que 2.3 mois ; indiquant que la production propre ne couvre que partiellement les besoins des ménages. Par conséquent, les ménages vont dépendre des marchés ; Plus de 60 pourcent des dépenses sont consacrées à l’achat de nourriture.

La proportion élevée des dépenses alimentaires dans les dépenses totales limite les capacités d’accès aux services sociaux de base. En effet, une proportion elevée des ménages consomment de l’eau non potable, notamment à Sakania (tous les ménages), Mitwaba (91 pourcent), MalembaNkulu (80 pourcent), Sando (75 pourcent), Dilolo (73 pourcent), Kasenga (72 pourcent) et Moba (68 pourcent). La consommation de l’eau non potable accroît davantage la morbidité du fait du risque élevé de maladies hydriques. L’accès limité aux services sociaux de base traduit également une forme de pauvreté. Cette dernière est mesurée par l’indice de richesse qui est calculé en établissant une relation structurelle entre les biens domestiques possédés par les ménages, notamment la radio, la télévision, la machine à coudre, la bicyclette, le bœuf de trait, la mobylette, le moulin manuel, le matériel de pêche, la charrue, le pousse pousse, le téléphone portal, le matelas, la table, la lampe et les ustensiles de cuisine.

L’enquête confirme une relation structurelle positive entre la pauvreté mesurée par l’indice de richesse et l’insécurité alimentaire ; les ménages pauvres sont les plus affectés par l’insécurité alimentaire. Dans ce contexte, l’accès à l’assistance humanitaire est déterminant pour améliorer la situation alimentaire des ménages. L’enquête révèle une faible couverture de l’assistance humanitaire. De plus, le ciblage des bénéficiaires de cette assistance peut encore être amélioré car les erreurs élevées d’inclusion-exclusion limitent l’impact positif de l’assistance alimentaire.


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