RESUME
Depuis 2007, la République Démocratique du Congo a initié un vaste programme de lutte contre le choléra avec pour objectif d’éliminer le choléra dans le pays ; avec pour seuil d’élimination un cas (confirmé) pour 100 000 habitants à l’échelle nationale.
Tout d’abord adressé comme un problème de santé, la stratégie de lutte contre le choléra est aujourd’hui considérée multisectorielle, combinant la « Santé, l’Eau, l’Hygiène et l’Assainissement ». Cette stratégie d’élimination a été motivée par les résultats d’études épidémiologiques montrant qu’un ciblage des actions de lutte dans certaines zones sources des régions lacustres de l’Est de la RDC pourrait être suivi d’un arrêt des redémarrages épidémiques à répétitions observées en RDC depuis plus d’une dizaine d’années.
La stratégie nationale de lutte contre le choléra établit une typologie des zones de santé en trois catégories : les zones de santé de type A ou zones de santé sources, les zones de santé de type B ou zones de santés épidémiques et les zones de santé de type C ou zones de santé noeuds. Les zones de type A sont les zones notifiant des cas de choléra tout au long de l’année et dans lesquelles les interventions durables d’amélioration des infrastructures en Eau Hygiène et Assainissement doivent être menées de façon prioritaires. Les zones de santé de type B doivent faire l’objet de mesures de prévention renforcées. Les zones de santé de type C sont des carrefours de communication, zones de santé clés en cas de diffusion d’épidémie dans lesquelles les mesures de prévention doivent être focalisées pour éviter la diffusion à l’échelle nationale.
Cette approche géographique a pour but de maximiser l’impact des financements disponibles pour la lutte contre le choléra en définissant un package cohérent d’activités adapté à chaque type de zone.
En RDC, treize zones de santé lacustres ont été identifiées comme étant des zones sources du choléra. Il s’agit des zones de santé de Kalémie, Nyemba, Moba, Kinkondja au Katanga, des zones de santé d’Uvira, de Fizi, de Kadutu, et de Minova au Sud Kivu, des zones de santé de Goma, Kiroshe, Karisimbi et de Mweso au Nord Kivu et de la zone de santé de Tchomia en Province Orientale.
Les zones de santé de type B sont au nombre de vingt-huit, Kansimba, Kabalo, Ankoro, Kongolo, Malemba-Nkulu, Mukanga, Pweto, Mulungu, Bukama, Kilwa, Kasenga, Butumba au Katanga, Katana, Nundu, Ruzizi, Bunyakiri, Kabare, Miti-Muresha, Ibanda, Kahele, Lemera et Idjwi au Sud Kivu, Pinga, Rushuru, Birambizo au Nord Kivu, Gethy, Nyarembe et Angumu en Province Orientale. Les zones de santé de type C sont au nombre de vingt, Matadi, Kinshasa, Bolobo, Yumbi, Yokole, Boende, Makanza, Bumba, Bondo, Komba, Banalia, Kisangani, Iga Barriere, Goma, Nyangezi, Kindu, Kalemie, Kabalo, Mwanza, Bukama.
Le projet pilote conduit dans la ville de Kalemie depuis 2009 a permis de confirmer qu’il était possible d’obtenir une disparition durable des cas de choléra lorsque des activités efficaces et durables sont conduites en travaillant tant en période de flambées épidémiques qu’en période d’accalmie.
Malheureusement, ce plan stratégique d’élimination du choléra n’a pas été complètement mis en oeuvre d’où des résultats mitigés des premiers cinq ans de lancement de ce projet. Ceci, s’explique en partie par les délais inhérents à la réalisation des études de terrain préalables à la mobilisation de fonds importants nécessaires aux travaux d’infrastructures. Les préconisations de ce plan stratégique n’ont donc pu être que partiellement mis en oeuvre.