1. Résumé des travaux et des analyses pour assurer l’accès durable à l’eau potable
1.1. La stratégie en matière de lutte contre le choléra en zone endémo-épidémique
Peu présent en République Démocratique du Congo avant les années 1990, le choléra a entamé un processus d’endémisation, depuis le début des années 2000, en bordure des grands lacs, dans l’Est du pays.
Pour améliorer la prévention contre cette maladie qui touche plus de 20.000 personnes chaque année en RDC (plus de 30.000 en 2012), le Cluster WaSH a élaboré une stratégie destinée aux acteurs œuvrant dans les domaines de l’eau, de l’hygiène et de l’assainissement. Cette stratégie s’intègre dans son intégralité dans celle du Plan Multisectoriel Stratégique d’Elimination du Cholera (PMSEC) en RDC 2013-2017.
Cette dernière vise à couper la chaîne de transmission du choléra et à limiter sa propagation. Elle se décline en trois axes :
Urgence : prévention (approche « bouclier »), préparation et riposte (approche « coup de poing »)
Transition : reprise communautaire via la promotion de la chloration à domicile
Développement : réalisation d’infrastructures d’eau durables afin de sécuriser l’accès à l’eau potable Le choléra est considéré -à juste titre- comme une maladie épidémique ; la logique voulant donc que les acteurs de l’aide humanitaire y répondent.
Pourtant, si la réponse d’urgence permet de contenir les flambées épidémiques grâce à l’intervention récurrente des partenaires WaSH, ces actions ne permettent plus à elles seules de répondre efficacement à une maladie devenue localement endémique.
Sept à huit millions de dollars américains sont dépensés chaque année en RDC pour des actions d’urgence qui, seules, ne peuvent offrir ni donner de perspectives d’amélioration durable de la situation sanitaire.
La lutte durable contre le choléra passe par la sécurisation de l’accès à l’eau potable dans les « zones sanctuaires » de la maladie : même si le Vibrio Cholerae reste présent dans l’environnement, l’accès des populations à des infrastructures d’eau potable (réseaux d’adduction, forages…) réduit considérablement les risques de contamination. Les villes de Goma, Uvira ou encore Kalemie sont de bons exemples de la corrélation entre accès à l’eau potable et choléra. En effet, depuis des années déjà, chaque coupure prolongée de l’alimentation en eau dans ces villes conduit à des départs épidémiques.
Bien sûr, la réalisation d’infrastructures durables est un investissement coûteux. De façon à optimiser l’efficacité de cette lutte durable, l’UNICEF avec le Ministère de la santé et les membres du Cluster WaSH ont réalisé un ciblage des « zones sanctuaire », c’est-à-dire là où le choléra est devenu endémique, pour orienter l’action durable prioritaire.